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Olivier Clément: un visionnaire pour les hommes du sous-sol
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par ENZO BIANCHI
E’ passato dalla morte alla Vita in questo tempo dell’anno liturgico in cui la memoria del Dio fatto uomo sfocia nell’ardente preghiera
Olivier Clément est passé de ce monde au Père
le soir du 15 janvier 2009
« Le
patriarche Athénagoras m'a enseigné à ne pas avoir peur, ni de l'autre
ni de la mort. Du reste, pourquoi avoir peur? Jésus Christ est ici, à
notre côté, et il nous attend au jour de notre résurrection! »
J'aimerais me souvenir d'Olivier Clément en rappelant ces paroles,
qu'il aimait répéter avec toujours plus de conviction ces derniers
temps, lorsque nous allions, mes frères ou moi, le trouver dans sa
demeure de Paris, tenue avec amour par sa femme Monique. De ces pièces
et de leurs visages transparaissait un profond sens de paix, qui se
dilatait de même que la clarté de la lampe à huile placée devant
l'icône dans le coin de la prière. Il y a juste un mois, à l'un de mes
frères qui lui apportait personnellement nos vœux pour les festivités
imminentes de l'Incarnation, Olivier Clément répétait l'essentiel de
toute sa vie et de son enseignement: « Je voudrais faire, jusqu'à la
fin, le récit de mon amour pour les hommes, signe de l'amour que le
Christ a pour eux, et j'attends d'être accueilli dans l'espace d'amour
de la Trinité. » Il est passé de la mort à la Vie en ce temps de
l'année liturgique où la mémoire du Dieu fait homme débouche dans
l'ardente prière afin que les chrétiens retrouvent cette unité visible
qui les rend témoins crédibles de l'unique Seigneur Jésus: comment ne
pas y découvrir un sceau placé sur une existence qui a tant désiré être
signe des énergies du Ressuscité?
L'amitié qui me liait à Olivier
Clément remonte à la fin des années soixante, lorsque je fis traduire
en italien ses Dialogues avec le patriarche Athénagoras: ayant eu le
privilège de connaître personnellement le patriarche de Constantinople,
j'étais resté saisi par l'intelligence spirituelle avec laquelle
Clément avait su en transmettre la pensée et le charisme. Cet homme,
qui est né et a grandi dans un milieu athée, avait vraiment découvert
dans les trésors de l'Église ancienne transmis dans l'Orthodoxe une
lumière intérieur plus intense que celle des étés de son cher Midi. Il
s'agissait d'une lumière, celle de la résurrection, qu'Olivier Clément
savait saisir et traduire en espérance également dans les situations
les plus difficiles, même pour les personnes qui se trouvaient dans les
ténèbres, protagonistes des « mémoires du sous-sol », appelées à
devenir des témoignages de la grandeur et de la dignité de tout être
humain.
L'ayant eu pour ami et conférencier aux Colloques orthodoxes
organisé dans mon monastère de Bose, ayant publié diverses de ses
œuvres, je dois reconnaître que j'ai toujours reconnu en lui un
authentique « visionnaire », pour utiliser le terme qu'il applique
lui-même aux hommes spirituels: à savoir un homme capable de regarder
et de voir au-delà, d'affiner son regard en le conformant à celui du
Christ, de contempler la réalité quotidienne et les autres, insérés
dans les merveilleux dessein d'amour de Dieu. Sa passion pour l'unité
des chrétiens, sa perspicacité théologique, son désir de dialogue, sa
compassion pour l'homme souffrant nous manqueront. Ou mieux, ils ne
nous manqueront pas, car ce sont des semences de la Parole qu'Olivier
Clément a su jeter avec audace, cultiver avec soin et irriguer avec
sagesse: ce sont des semences que le Seigneur lui-même fera grandir,
au-delà de la mort.
(Traduction de l’italien par Matthias Wirz)