Quanta est nobis via?
Or, Jean XXIII avait annoncé un concile “pastoral” pour préciser qu’il ne s’agissait pas de condamner des doctrines et des hommes, mais de relire toute la vie de l’Église avec le regard du Seigneur, le bon pasteur. Un concile, donc, caractérisé non par le jugement, comme les conciles précédents, mais plutôt une assemblée caractérisée par la sollicitude et le désir pour la vie des Églises du monde. Certains ont pris cet adjectif “pastoral” comme un prétexte pour nier au concile toute portée théologique, doctrinale, de sorte à l’affaiblir et à ne pas lui reconnaître la dignité de ceux qui l’ont précédé, qui s’étaient tous exprimé par des articles de condamnation et d’excommunication. Il s’agissait en revanche de saisir que la teneur pastorale du concile constitue un renforcement et un progrès dans la compréhension doctrinale de la vérité chrétienne, compréhension qui est toujours pastorale, c’est-à-dire en rapport avec le salut de l’homme dans l’histoire, toujours vision de Dieu dans son rapport à l’humanité. Le pape Jean XXIII, dans l’allocution d’ouverture, rappelait que “la tâche du concile est de conserver et de promouvoir la doctrine”, mais que cette tâche ne pouvait être menée à bien en renouvelant des condamnations d’erreurs. Il faillait en revanche “faire un saut en avant vers une pénétration doctrinale et une formation des consciences”, en discernant entre la substance de la doctrine et ses formulations, dans le vaste espace de la “médecine de la miséricorde”.